Bail commercial

FAQ relatives au bail dérogatoire

Quels avantages apporte la conclusion d’un bail dérogatoire ?

Conclure un bail dérogatoire apporte de multiples avantages au bailleur comme au locataire professionnel. 

Du côté du bailleur, celui-ci demeure libre de refuser le renouvellement du contrat s’il souhaite mettre un terme à celui-ci. Il n’aura pas à subir de compensations financières ou à s’acquitter du paiement d’une indemnité d’éviction comme c’est le cas dans le cadre du bail commercial. Ce type de contrat de bail lui permet également de choisir son locataire et donc de pratiquer une sélection parmi les différents preneurs. Il peut ainsi écarter un locataire qui ne lui convient pas, plus aisément que s’il avait conclu un bail commercial. 

De plus, le bailleur dispose d’une liberté pour fixer le montant du loyer puisque celui-ci n’est pas plafonné. Il devra cependant respecter la variation de l’indice dans le cas où une clause d’indexation aurait été intégrée au contrat de bail.

Enfin, lors de l’expiration du bail, le propriétaire ne devra pas s’acquitter du paiement d’une indemnité d’éviction s’il ne souhaite pas renouveler le contrat de bail. 

 

Pour le locataire, le bail dérogatoire est une solution privilégiée pour lancer une activité tout en limitant les risques. Effectivement, du fait de la courte durée du bail, le preneur demeurera libre de tester un emplacement, un projet ou encore d’organiser une opération commerciale de façon ponctuelle et éphémère. 

Celui-ci pourra donc s’adapter selon le développement de son entreprise, par exemple s’il souhaite changer de secteur d’activité ou encore acquérir des locaux plus grands. Il n’aura ainsi pas à attendre l’écoulement d’un délai de neuf ans comme ce serait le cas pour un bail commercial. 

Enfin, conclure un bail précaire permet au locataire de négocier un loyer directement avec le propriétaire, largement inférieur à celui prévu dans le cadre d’un bail commercial. Il n’aura pas non plus à s’acquitter du paiement de droits d’entrée lorsqu’il prendra possession des locaux. 

Quels sont les inconvénients du bail précaire face au bail commercial ?

Face au bail commercial, le bail dérogatoire comporte certains inconvénients dans son application. 

Tout d’abord, le locataire ne peut pas bénéficier de plein droit du droit au renouvellement du bail. En effet, celui-ci est contraint d’effectuer une demande auprès du propriétaire. De plus, il ne percevra pas d’indemnité d’éviction si le bailleur refuse de renouveler le bail. 

Enfin, le preneur ne pourra pas profiter du statut protecteur du bail commercial étant donné que celui-ci aura été préalablement écarté. Il ne disposera pas non plus de la propriété commerciale sur les locaux loués. 

Du côté du bailleur, d’autres inconvénients peuvent survenir. Il peut parfois être compliqué de trouver des locataires tous les trois ans. Cette instabilité peut rapidement devenir un frein, notamment dans les zones géographiques moins dynamiques. 


Dans l’hypothèse où le locataire se maintiendrait dans les lieux après l’expiration du bail, le bailleur devra être particulièrement vigilant. Un oubli de sa part de signifier au locataire sa volonté de ne plus louer les lieux pourrait entraîner la poursuite du bail. Un point qui aurait de nombreuses conséquences, tant financières que juridiques, puisque le bail serait alors requalifié en bail commercial. 

Quelles clauses intégrer dans un bail dérogatoire ?

Les parties au contrat de bail dérogatoire sont libres d’insérer toute une série de clauses, conformément au principe de la liberté contractuelle. Ils peuvent ainsi matérialiser leurs besoins et les conditions d’exercice de l’activité du locataire. 

Ces clauses peuvent notamment porter sur le type de commerce ou encore les activités qui y seront exercées au sein des locaux loués. Un bail précaire doit nécessairement mentionner le fait que les parties renoncent au régime protecteur du bail commercial. 

Une clause d’indexation du loyer peut être insérée au contrat de bail précaire. Celle-ci pourrait alors justifier que les montants du loyer et des charges à régler seraient susceptibles d’évoluer selon certaines conditions. 

Enfin, une clause de renouvellement du bail peut être prévue par les parties si ces dernières le souhaitent. 

Bon à savoir : il est obligatoire d’insérer dans le contrat de bail dérogatoire une clause qui exclut de façon expresse et non-équivoque le statut des baux commerciaux.

Pour quelle durée est conclu un bail dérogatoire ?

Un bail dérogatoire, ou bail de courte durée, est conclu pour une durée maximale de trois ans, soit trente-six mois. 

Pour une société qui démarre et qui n’est pas certaine de son avenir, cela représente un avantage considérable.

Comment est déterminé le montant du loyer d’un bail dérogatoire ?

Le montant du loyer d’un bail dérogatoire ne subit aucun plafonnement, il sera donc fixé de façon libre par les parties, c’est-à-dire par le bailleur et le locataire. 

Toutefois, une clause d’indexation peut être intégrée au contrat de bail. Dans ce cas, le loyer sera susceptible de varier de façon automatique, à la hausse, comme à la baisse, selon différents indices. Il s’agira notamment de l’indice des loyers des activités tertiaires (ILAT) ou alors de l’indice des loyers commerciaux (ILC). 

Est-il possible de conclure un bail dérogatoire pour une durée inférieure à trois ans ?

Il est tout à fait possible de conclure un bail dérogatoire pour une durée inférieure à trois ans. En effet, les parties peuvent signer plusieurs baux dérogatoires sur le même local dans la limite des trois ans. 

Ainsi, le bailleur et le locataire peuvent décider de mettre en place des baux de courte durée successifs, comme par exemple trois baux d’une durée de un an chacun. Pour un professionnel incertain de l’avenir de son activité, cette règle reste grandement appréciable !  

Quelle est la différence entre un bail dérogatoire et une convention d’occupation précaire ?

La convention d’occupation précaire est, tout comme le bail dérogatoire, conclue pour une courte durée. Toutefois, celle-ci suppose que survienne un événement exceptionnel empêchant la conclusion d’un bail commercial classique. 

Il pourra par exemple s’agir d’une expropriation publique ou encore d’une attente en vue de travaux de démolition à venir. 

Enfin, contrairement au bail dérogatoire, la convention d’occupation précaire permet au propriétaire de cesser l’occupation dès qu’il le souhaite. Dans le cas d’un bail précaire, il convient d’attendre l’arrivée du terme de la convention. 

Bon à savoir : la loi Pinel du 18 juin 2014 a codifié le bail dérogatoire et la convention d’occupation précaire ! En effet, c’est cette loi qui est venue modifier le régime du bail dérogatoire et qui a allongé sa durée ! La loi Pinel a donc fixé leur régime respectif au niveau juridique et leurs éléments de distinction.

Besoin de sécuriser
votre projet immobilier ?

Bail commercial : Découvrir nos autres guides thématiques

Bailleurs : pouvez-vous refuser le renouvellement du bail à votre locataire qui a conclu un contrat de location gérance sans avoir respecté ses obligations?

Le bail commercial est un contrat par lequel le propriétaire d’un local, appelé le bailleur, loue à une autre personne, le preneur, un local pour l’exploitation d’un fonds commercial, industriel ou artisanal. Ce contrat est conclu pour une durée de 9 ans minimum sauf s’il s’agit d’un bail dérogatoire ou d’une location saisonnière. Si le […]

En savoir plus