Une fissure dans une maison : qu’est-ce que c’est ?
Les fissures de maison prennent la forme d’une fente plus ou moins large et sont souvent source d’une grande inquiétude pour les propriétaires. Il peut s’agir d’une fissure extérieure sur la façade, d’une fissure intérieure sur les murs, d’une fissure sur le sol de la maison ou directement dans les fondations. La fissure peut prendre plusieurs formes :
- Les microfissures. Inférieures à 0,2 mm de large, les microfissures touchent souvent l’enduit de façade du bâtiment et provoquent une gêne esthétique. Elles peuvent se présenter sous forme de craquelures, aussi appelées faïençage.
- Les fissures fines. Comprises entre 0,2 mm et 2 mm de large, les fissures fines peuvent être symptomatiques d’une aggravation de microfissures.
- Les lézardes. Supérieures à 2 mm de large, les lézardes sont plus impressionnantes et doivent inquiéter les propriétaires du logement. Dans les cas graves, les lézardes peuvent atteindre plusieurs centimètres de large.
Pourquoi y a-t-il des fissures dans ma maison ?
Les fissures liées à un événement naturel
Le réchauffement climatique accentue les phénomènes naturels pouvant affecter les constructions. De plus en plus de personnes sont concernées. Les changements brusques entre sol sec et mouillé, air chaud et humide, sont des facteurs qui fragilisent les constructions et peuvent entraîner des fissures. À cause de la sécheresse prolongée certains sols sont craquelés, ils se rétractent. Ces mouvements de terrains ont un impact direct sur les constructions et les maisons se retrouvent fissurées.
De manière générale, peuvent provoquer des fissures :
- Les catastrophes naturelles. On retrouve par exemple les inondations, sécheresses, tempêtes, forts orages ou encore séismes.
- Les sols argileux. Par leur nature, les sols argileux sont modifiés en fonction des conditions climatiques. Ainsi, moins il pleut, plus le sol se rétracte. Lorsque la pluie revient, le sol gonfle. Ce phénomène est appelé « retrait-gonflement ». En principe, l’alternance normale entre pluie et beau temps permet à ce phénomène de s’équilibrer, sans danger pour les constructions. Cependant, avec les sécheresses de plus en plus fréquentes, l’équilibre peut être rompu. Si le tassement ou le gonflement s’effectuent sur plusieurs centimètres, le mouvement de terrain crée des fissures sur la maison.
- Les sols instables. Les sols argileux ne sont pas les seuls à pouvoir présenter une instabilité. Si les fondations de l’habitation n’ont pas été adaptées au type de sol, il y a fort à parier que des fissures apparaîtront rapidement. Les sols instables font parti des causes fréquentes de fissuration des maisons. Dans certains cas extrêmes, une ancienne carrière ou une ancienne mine se situe sous la maison et entraîne son affaissement.
Les fissures liées à un événement extérieur
Une fissure peut apparaître suite à des travaux de construction sur un terrain voisin au vôtre ! Si votre voisin fait construire une maison, il existe toujours un risque que les travaux abîment votre propre habitation, notamment si les fondations de votre maison sont touchées.
Afin d’éviter cette situation, il est vivement recommandé de recourir à un référé préventif avant le début des travaux. Un expert viendra constater l’état de votre maison avant le début du chantier. Cette expertise constitue une preuve de l’absence de fissure pré-travaux. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article dédié au référé préventif, disponible ici.
Cette problématique s’accentue lorsque les travaux, qu’il s’agisse d’une construction ou d’une démolition, sont réalisés dans une maison mitoyenne à la vôtre. S’il s’agit d’un chantier lourd, cela peut avoir des répercussions sur votre bien et engendrer des fissures.
💡 Bon à savoir : soyez également prudent lorsque vous réalisez des travaux chez vous. Une démolition de cloison, même s’il ne s’agit pas d’un mur porteur, peut créer des fissures.
Les fissures liées à l’humidité
Si votre maison est humide et que le problème n’est pas traité, les murs peuvent être progressivement fragilisés. À termes, des fissures apparaissent. Cela peut notamment être le cas :
- Des maisons en bois, des maisons à colombage, lorsque le bois pourrit à cause de l’humidité.
- Des murs avec une mauvaise étanchéité, en contact direct avec la terre, comme les murs enterrés ou semi-enterrés. Les fissures risquent d’apparaître dans un premier temps au sous-sol, puis de remonter progressivement sur les murs des étages.
- De manière générale, trop d’humidité sur le long terme va fragiliser la structure et entraîner des fissures.
Les fissures liées à des désordres de construction
Lors de l’édification d’une maison, des malfaçons peuvent être à l’origine de futures fissures.
Exemple 1 : une source est établie sous la maison. Si le constructeur ne prend pas en compte cette information lors de l’édification et ne réalise pas de cuvelage afin de protéger l’ouvrage des infiltrations d’eau, l’eau risque de remonter par capillarité sur les murs et fragiliser la maison. Si certaines fissures existent déjà, elles risquent également de s’aggraver.
Cet exemple est d’autant plus parlant dans des situations alternant fortes pluies et sécheresse. Le terrain, trop sec pour absorber en profondeur la forte quantité d’eau, reste détrempé. Si l’ouvrage n’est pas suffisamment étanche, l’eau s’infiltre dans la maison.
Exemple 2 : vous avez fait construire une extension afin d’agrandir votre maison. Le constructeur doit alors faire poser un joint de dilatation vertical entre la maison et l’extension afin d’éviter une fissuration : le béton, soumis à des variations de température régulières, peut se rétracter ou se dilater. Lorsque deux bâtiments sont accolés, cela peut provoquer des fissures. Il est alors indispensable de faire poser en amont un joint de dilatation dont le rôle sera d’absorber ces mouvements naturels du béton et ainsi stabiliser le bâtiment.
Les mouvements du béton peuvent être accentués en cas de sécheresse, séisme ou encore tempête.
Les fissures liées à l’usure de la maison
Parfois, l’apparition de fissures est une simple conséquence de l’usure de la maison. Il s’agit souvent de microfissures dues au temps qui passe, purement esthétiques. Elles doivent tout de même être surveillées.
Quand doit-on s’inquiéter d’une fissure dans sa maison ?
Si vous constatez l’apparition d’une fissure dans votre maison, plusieurs situations doivent vous inquiéter :
- La largeur de la fissure. S’il s’agit d’une fissure fine, pas besoin de paniquer, néanmoins elle doit être surveillée régulièrement. S’il s’agit d’une lézarde, il ne faut pas attendre et faire réaliser rapidement une expertise.
- L’évolution de la fissure. Si les microfissures sont souvent purement esthétiques, elles doivent être prises au sérieux en cas d’évolution de leur largeur. Dans tous les cas, une fissure qui bouge n’est jamais bon signe et si rien n’est fait, la situation risque de s’aggraver. Surveiller l’évolution des fissures est primordial.
un fissure qui s’ouvre ou s’élargit (souvent en été) puis se referme ou rétrécit (souvent après l’automne) de manière cyclique, traduit souvent un phénomène de retrait et gonflement potentiellement couvert par l’assurance multirisque habitation au titre de sa garantie “catastrophe-naturelle” ou “Cat-Nat”.
- une fissure traversante : C’est celle qui se voit de l’intérieur et de l’extérieur. Elle est ou peut devenir infiltrante.
- Les formes particulières des fissures. une fissure “en escalier” ou oblique ou en forme de cisaillement sont souvent symptomatique d’une atteinte ou d’un mouvement structurel, généralement plus grave qu’une fissure linéaire.
- L’apparition de fissures multiples. De nombreuses fissures apparaissent régulièrement à différents endroits de votre habitation.
- Le bruit. Dans les cas extrêmes, les fissures craquent et font du bruit.
Que faire en cas de fissure dans sa maison ?
- Prendre des photos. Si vous constatez la présence d’une ou plusieurs fissures dans votre maison, commencez par prendre des photos. Cela vous permettra de constater l’évolution de la fissure, mais aussi de constituer une preuve en cas de problème.
- Exemple : depuis plusieurs années, il y a une microfissure de 0,15 mm dans votre maison qui n’évolue pas. Vous la prenez régulièrement en photo. Puis, suite à une catastrophe naturelle, la fissure passe à 3 mm. Grâce aux photos, vous pourrez démontrer que l’aggravation en lézarde d’une microfissure à l’origine purement esthétique est dû à la catastrophe naturelle.
- Mesurer. Dans le même ordre d’idée, n’hésitez pas à mesurer la fissure. Cela vous permettra de savoir à quel type de fissure vous avez affaire mais aussi de surveiller son évolution.
- Observer. L’emplacement de la fissure peut vous donner des indications sur son origine. Est-elle située dans le coin d’un mur intérieur ? Au-dessus d’un linteau de porte ? Sur la façade extérieure ?
- Poser un témoin de fissure. Le témoin de fissure permet de mesurer la fissure et de surveiller son évolution dans le temps.
- Faire appel à un expert en bâtiment. Si la fissure évolue, présente une importante gravité ou que vous avez un doute, la réalisation d’une expertise est fortement recommandée. L’expert pourra vous informer sur le type de fissure et son origine. Vous pourrez ainsi traiter le problème et réaliser les travaux nécessaires.
- Contacter son assurance habitation. L’assurance peut prendre en charge les fissures de votre maison en cas de sinistre lié à une catastrophe naturelle, comme la sécheresse. Vous pouvez contacter votre assureur afin de connaître les détails de votre contrat d’assurance habitation.
Cas particulier des fissures d’une habitation neuve
Les propriétaires d’ouvrages neufs bénéficient de la garantie décennale pour les fissures graves et de la responsabilité contractuelle pour faute prouvée, pour celles qui ne sont qu ‘esthétiques. Le point de départ de ces actions est fixé à la réception de l’ouvrage. La responsabilité du constructeur peut alors être recherchée dans un délai de dix ans.
💡 Bon à savoir : la garantie décennale fonctionne même si vous n’êtes pas le propriétaire à l’origine de la construction. Elle se transmet aux acquéreurs successifs de l’ouvrage jusqu’à son extinction.
Comment éviter l’apparition de fissures chez soi ?
Installez une VMC. La ventilation mécanique contrôlée, plus souvent abrégée VMC, permet de renouveler l’air intérieur de votre maison et ainsi la protéger de l’humidité. Il s’agit d’un indispensable pour gérer des problèmes d’humidité et de moisissures qui peuvent fragiliser votre maison et conduire à des fissures. Si vous possédez déjà une VMC :
- Nettoyez régulièrement le système d’aération, car la poussière s’y accumule.
- Vérifiez vous-même dans un premier temps le bon fonctionnement de la VMC en plaçant une feuille de papier devant la bouche d’aération. La VMC est censée aspirer l’air intérieur. Si la feuille reste collée, alors le système fonctionne.
- N’obstruez pas les entrées d’air. L’air intérieur sort, mais l’air extérieur entre également. Il s’agit souvent de petites grilles placées au-dessus ou en-dessous des fenêtres qui ne doivent pas être obstruées. Vous pouvez d’ailleurs vérifier leur fonctionnement en mettant une main devant et sentir si l’air passe ou non.
- Faites appel à un professionnel de manière régulière afin de l’entretenir. Un professionnel pourra procéder à la réparation ou au changement de la VMC si le système est défectueux.
Installez un drain. Si vous avez de nombreux problèmes d’humidité liés au sol, la pose d’un drain pour évacuer les excès d’eau peut être une solution. Néanmoins, cette solution ayant un prix assez élevé, renseignez-vous en amont auprès d’un professionnel ou d’un expert afin de vous assurez que la pose d’un drain est adaptée à votre situation. Vous pourrez également faire établir plusieurs devis.
Faire attention aux mérules et termites. Les mérules et les termites peuvent s’attaquer au bois de votre maison et faire de gros dégâts. Le facteur principal et aggravant est l’humidité. Le mérule se développe dans les milieux humides et mal aérés et les termites prolifèrent et survivent grâce à l’humidité. Fragilisant progressivement la charpente, vous verrez des fissures apparaître si la prolifération n’est pas enrayée.
Recourir à un expert lors d’un achat immobilier. Avant d’acheter un bien immobilier, n’hésitez pas à faire appel à un expert, qui pourra détecter de potentielles malfaçons. L’expertise permet d’évaluer l’état global du bâtiment, notamment des charpentes, de la façade ou encore de la toiture. S’il y a déjà des dommages, mieux vaut le savoir en amont : vous pourrez alors décider soit d’acheter en négociant le prix, soit de ne pas acheter. Si le logement présente des fissures, l’expert pourra vous éclairer sur leur type et leur dangerosité.
💡 Notre conseil : surveillez régulièrement votre maison. Faites un tour complet afin de vérifier que des fissures ne sont pas apparues. Cela peut aussi vous permettre de détecter des problèmes d’humidité avant qu’ils ne prennent de l’ampleur.